Depuis 2001, la Grèce n'a pas eu de problèmes majeurs et a bénéficié pleinement du soutien de l'Union Européenne. Mais pour ce qui s'est au niveau d'exigence fixé par la norme européenne, la cigale « Grèce » a dépensé sans compter et a creusé sa dette publique sans interruption.
Il en est de la dette d’un pays la même chose que de celle d’un individu. Il ne peut dépenser très longtemps beaucoup plus qu'il ne gagne !
Jusqu'au début de l'année 2005, les emprunts émis par la Grèce avaient presque la même robustesse que ceux émis par la fourmi « Allemagne », aujourd'hui meilleur élève de la classe " Europe". Mais après la crise des "subprimes" (qui débuta pendant l'été 2007) les emprunts émis par l'État grec devenaient de plus en plus inquiétants pour les épargnants susceptibles d'y souscrire.
Rappelons que c'est le traité de Maastricht qui a imposé aux pays membres que leur déficit public ne dépasse pas 3 % du PIB.
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En octobre 2009, le nouveau gouvernement grec a dû annoncer au monde financier que les comptes du pays n'étaient pas sincères car le gouvernement précédent avait
annoncé un déficit s'élevant à 3,7 % du PIB alors qu'en réalité il était de 12 %!!.
La coquine fourmi avait donc cachée ses dépenses…
Le poids total de la dette grecque s'élève à 125 % de son PIB pour 2010. Ramenée en chiffres, cette dette publique s'approche des 300 milliards € en 2010 !
Les causes principales de la dette et du déficit publics sont:
- la baisse des recettes dues à la crise économique.
- augmentation des dépenses sociales
- augmentation mécanique des intérêts de la dette antérieure.
- un système de protection sociale historiquement généreux
Rappelons enfin que l'actuel premier ministre grec, M. Georges Papandréou s'est fait élire sur un programme alléchant d'augmentation des dépenses publiques et
notamment le maintien du pouvoir d'achat pour lutter contre les effets de la crise….
II- Quelles sont les risques pour la Grèce et l'Europe les conséquences sur le monde ?
La première question qui vient à l'esprit et celle de la faillite possible de la Grèce.
Mais un État peut il faire faillite ?
- Une entreprise peut faire faillite dès lors qu'elle n'a plus d'argent en caisse et qu'elle doit beaucoup d'argent à l'extérieur. Dans ce cas, un tribunal va prononcer la mort est donc la disparition juridique de cette entreprise.
- Un individu qui ne paie plus ses dettes, peut être mis en faillite personnelle est déposer auprès de la commission de surendettement de son département un dossier de surendettement. Mais il ne perd pas ses droits et ne disparaît pas.
- Un état lui, ne disparaît pas non plus.
Il ne peut être mis en " liquidation" et ses richesses ne sont pas réparties entre ses différents créanciers, c'était bien l'ensemble des personnes ou autres pays auxquels
il doit de l'argent.
La plupart des grands pays européens, ces grandes cigales, ont accumulé des dettes publiques. Pour les financer, ils émettent de manière régulière des emprunts
qui sont souscrits par les marchés financiers mondiaux, eux-mêmes composés d'épargnants personnes physiques ou entreprises fonds de placement.
Le risque principal de faillite du pays " Grèce" semble donc impossible.
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Mais alors, comment trouver l'argent nécessaire au fonctionnement du pays ?
Pour l'instant, la Grèce a naturellement appelé à son secours l'Union Européenne.
Le 19 mai, la Grèce doit rembourser un emprunt de 9 millions d'euros .
La Grèce doit déjà de l'argent à des banques grecques, françaises, allemandes et britanniques. Elle demandera sans doute une restructuration de sa dette, à un coût
énorme pour la population. Au lieu de rembourser 9 milliards dans quelques jours, elle pourrait le rembourser sur quelques années, mais avec un taux de réemprunt
très élevé.
Le 30 avril , l'Union européenne et le Fonds monétaire international ( F.M.I ) ont discuté d'un versement 45 milliards d'euros à la Grèce cette année. En fait, quand on dit qu'un État fait faillite cela signifie donc que ce sont ceux qui ont prêté à cet état qui perdent leur mise. Nos arrière-grands-parents ont connu par exemple la faillite de la Russie quand l'emprunt Russe n'a pu être remboursé par l'État. Néanmoins le risque majeur pour la Grèce, et de se voir imposer de plus en plus de contrôle de la part des pays qui peuvent lui venir en aide, cela afin d'augmenter leurs chances de pouvoir récupérer un jour les sommes prêtées.
De plus, le pays se trouvant aujourd'hui au bord du gouffre, les mesures d'assainissement des finances publiques sont obligatoires . Mais comme elles ont été trop longtemps repoussées à plus tard, elles vont être cruellement perçues par la population. D'ailleurs les manifestations publiques sont actuellement importantes, car beaucoup de gens ont peur et sont en colère.
D'ailleurs, le défilé du 1er mai a tourné aux affrontements entre la police et la population furieuse contre les mesures d'austérité que semble prendre le gouvernement.
Le chaos politique et social menace donc la Grèce. Un autre danger se profile à l'horizon, c'est celui de voir la solidarité européenne se fissurer. On peut comprendre en effet, que lorsque l'on demande à un pays de voler au secours d'un autre, il peut légitimement être mécontent puisqu'on lui demande de payer pour des erreurs qu'il n'a pas commise.
Nous devons ici rappeler, que la constitution européenne s'est faite dans le but de fortifier la zone économique de l'Europe est de rendre sa nouvelle monnaie, l'euro
beaucoup plus forte que ne l'était chacune des monnaies des pays membres avant la constitution de l'Europe.
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Le problème grec ébranle donc l’Europe tout entière et le pouvoir politique est mis à rude épreuve. On voit bien actuellement les désaccords de certains pays. La France
par exemple est très favorable à une aide rapide, alors que l'Allemagne s'est toujours gérée ses finances publiques avec une grande rigueur est très réticente.
De plus, si les plans d'aide sont accordés trop facilement cela pourrait inciter d'autres pays ( comme l'Espagne et le Portugal, aussi en difficulté ) a demander des aides
financières, et c'est demain toute la construction européenne qui pourrait s'effondrer comme un château de cartes.
Un célèbre économiste américain, Milton Friedman, a toujours cru que la construction européenne n'aurait pas lieu.
" Je ne crois pas à la création d'une monnaie unique en Europe dans les années à venir, déclarait-il au printemps 1996. Pas plus en 1997, la date originellement mentionnée, qu'en 1999, celle qui est maintenant avancée, qu'en 2002. "
Mais Friedman mourut en 2006, à 96 ans, sept années après la naissance de ce projet qu'il jugeait irréalisable. En Europe, dirigeants politiques et monétaires se gaussèrent beaucoup de l'erreur de pronostic du Prix Nobel d'économie, qu'ils attribuèrent la fois à son grand âge, à son idéologie détestable (libérale et monétariste, l'horreur absolue), et à sa nationalité (américaine).
Ils rient beaucoup moins aujourd'hui. Car la crise gravissime que connaît l'union monétaire, Friedman l'avait aussi prédite. Le jour où l'Europe sera confrontée à une grave récession, avait-il expliqué, les rancoeurs et les égoïsmes nationaux ressurgiront, les systèmes de change fixe empêchant tout ajustement adapté à la situation pécifique de chaque pays. L'édifice s'effondrera parce que les pays de la zone n'auront pas l'homogénéité politique, sociale, culturelle et linguistique des Etats américains, parce qu'il n'y aura pas d'Etats-Unis d'Europe. Tout le monde prendra conscience, mais trop tard, qu'il ne peut y avoir d'union monétaire sans union politique, d'euro sans gouvernement européen.
Il y a à peine quelques mois, pourtant, l'euro apparaissait comme la plus belle monnaie du monde, la plus vertueuse, la plus protectrice.
L'euro représentait donc un " bouclier", et avait évité aux économies européennes des dévaluations destructrices de commerce .
D'ailleurs, d'autres pays frappaient à la porte de l'euro pour profiter à leur tour de ce havre de paix, comme la Turquie par exemple.
Les marchés financiers n'ont pas tardé à sanctionner la baisse de la crédibilité de la monnaie "euro" , puisqu'elle s'est dépréciée de plus de 12 % face au dollar depuis
novembre 2009.
l’Europe se trouve donc confrontée à un choix cornélien : soit on sauve l’espace monétaire, mais chaque pays devra accepter d'être un peu moins libre chez lui (adieu le souverainisme…), soit on privilégie le souverainisme, et c’est de l’espace monétaire qui peut être en péril avec la dégringolade de l'euro et donc sa dé
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crédibilisation aux yeux du monde financier, à une époque où les grands pays comme le président de la Chine ou de l'Inde sont en train de gagner en puissance .
III - Quelles sont les solutions possibles ?
Le traité de Maastricht autorise un pays à sortir de la zone euro. Cependant si la Grèce utilisait ce droit, elle devrait donc retrouver une nouvelle monnaie ou revenir à son ancienne la monnaie (Drachme).
Dans ce cas, le gouvernement grec retrouverait toute liberté d'agir et procéderait alors à une dévaluation de sa nouvelle monnaie, c'est-à-dire à la baisse de sa valeur
par rapport aux autres monnaies du monde. Ainsi, les exportations de la Grèce augmenteraient et sa compétitivité serait grandement améliorée. De plus, le pays
pourrait fabriquer l'argent nécessaire.
Malheureusement cela aurait trois conséquences ravageuses :
- Effondrement du pouvoir d'achat des Grecs
- Inflation importante
- Augmentation du poids de la dette : en effet, le stock de dettes de chaque pays est libellé en euro. Si on dévalue de 50%, on augmente le poids de la dette de 100% !
La sortie de la zone euro et la dévaluation monétaire semble donc impossible.
Il semble donc rester une seule solution possible : un plan de rééchelonnement de sa dette et une aide financière apportée par les autres pays membres de l'union européenne condition bien sûr de voir la Grèce s'engager dans un programme d'une extrême rigueur pour mieux gérer ses finances publiques.
D'ailleurs, le président Nicolas Sarkozy et Mme Angèla Merkel se sont retrouvés le premier mai pour une séance de travail sur le sujet. Les deux dirigeants travaillerait sur un plan de soutien à la Grèce, actuellement en cours de négociation, qui s'étalera sur trois ans et qui concernerait une enveloppe de 100 à 120 milliards d'euros apportés par l'union européenne et leF.M.I.
La France apporterait environ 21 % de ce montant et débloquerait la première année 6,3 milliards d'euros.
Qu’en dise les marchés ?
Force est de constatder que les entreprises ont fait depuis bine logntelps ce sue les Etats n’ont pas fait : Elles ont adaptés à grande vitesse leurs coûts.
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D’ailleurs , nous sommes en pleine période de communication de leurs résultats et ils ne cessent de surprendre agréablement les analystes !
La crise à démontré l’inversion des de la hiérarchie des risques quand vous décidiez à qui prêter :
Avant elle nous avions du moins risqué au plus risqué :
- Les Etats
- Les Banques
- Les Entreprises
Aujourd’hui c’est : L’inverse !!
Les grains arrivent sur la mer européenne et entraineront avec elles de désagréables embruns et emprunts ……
Aux européens d’éviter ce que les Russes de nos grands parents n’ont pas su éviter : Les « embruns » Russes …
Mr de La fontaine nous le disait déjà au 17em siècle :
« La Fourmi n'est pas prêteuse :
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
- Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien ! dansez maintenant.
Les fourmis européennes devront pourtant bien palier aux incuries des cigales, de 4 peur de nous entrainer dans une danse européenne….funèbre.
Le temps des comptes est arrivé et les marchés vont s’en réjouir.
Jean-Michel Coy
L'équipe Capitis Conseil