Un mois d’octobre particulier vient de s'achever puisqu'il a vu la commémoration du 30 éme anniversaire du krach boursier du 19 octobre 1987, le vote d'articles importants de la loi de finances pour 2018 et la naissance d'une république de Catalogne éphémère et théâtrale.
Le 19 octobre 1987, j'étais un jeune associé de la société " Experts et Finance ", que nous venions de fonder un mois auparavant avec deux autres associés (comme moi issus du groupe Worms) avec la société CEGID de Jean-Michel Aulas. Ce jour-là, le Dow Jones s'effondra de 22,6 % en une journée et quelques 500 milliards de dollars s'envolaient en fumée !....Même la grande dépression de 1929 n'avait pas connue telle chute en une journée.
Voilà de quoi « tanner le cuir » à tout jeune entrepreneur dans le milieu financier.
Si cette journée du 19 octobre 2017 fut spéciale pour cette raison, celle du 31 octobre le fut également. En effet, comme un clin d'œil, le CAC 40 a clôturé au-dessus des 5500 points; à 5514.29 points pour être précis, le ramenant au niveau du CAC 40 du 23 novembre 2007 !
Vous découvrirez l’avis de Monsieur Eric Bleines sur l’avenir du marché dans la vidéo présente dans notre 1ère partie ci-dessous.
Vous constaterez à la lecture de ce numéro de novembre que l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne est au plus haut, que le chômage français amorce sa décrue et que même Marc Touati doit admettre que le soleil revient…
Certes, il semblerait que la consommation des ménages baisse, mais en revanche, le dernier sondage ODOXA sur le moral des français montre une nette amélioration :
Dans notre édito de la lettre d'octobre, nous nous interrogions sur un possible rallye boursier de fin d'année. Il semble en route.
De plus, après de longues semaines d’attente d’une clarification du message de la Banque Centrale Européenne, les marchés de la zone euro ont été convaincus par les annonces de Mario Draghi. La prolongation des achats d'actifs jusque fin septembre 2018 au moins a continué de repousser à 2019 les attentes concernant la première hausse des taux directeurs, pesant sur l'euro contre le dollar.
En effet, la Banque Centrale a maintenu sa politique " non-conventionnelle", en décidant de prolonger le programme d'achats d'actifs de neuf mois, pour un montant qui passera cependant de 60 à 30 milliards d’euros à partir de début 2018. On peut voir dans cette forte réduction des montants d’achats, un moyen pour la BCE de réduire la contrainte liée à la rareté des titres allemands éligibles au programme.
Autre point notable, elle a évoqué l'idée que la fin des mesures ne serait pas « brutale », laissant entrevoir une nouvelle réduction temporaire avant la fin des achats. Elle a, en parallèle, maintenu sa « forward guidance » concernant les taux directeurs qui resteront durablement à leurs niveaux actuels après la fin des achats. En somme, la BCE est parvenue à garder la main en montrant aux marchés qu’elle saurait rester ouverte à la possibilité d’une prolongation de son programme en cas de choc négatif sur l’inflation, ceci illustrant une nouvelle fois qu’elle continuera à remplir son mandat.
Ce mois d'octobre a également enregistré le vote de deux articles fondamentaux de la loi de finances pour 2018 concernant notre activité :
-la FLAT TAX (votée le 12 octobre avec un effet rétroactif au 27 septembre pour l'assurance-vie)
-l'Impôt sur la fortune Immobilière (I.F.I , voté le 20 octobre) qui remplace ainsi l’I.S.F
Nous vous rappelons que vous pouvez suivre l'évolution des discussions et le vote des articles de la loi de finance à l'adresse ci-dessous :
Cet espace ne traite pas le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) qui vient d'être voté hier et qui verra donc la CSG passer à 17,2 % au 1er janvier 2018.
Nous vous conseillons de contacter votre conseiller financier pour qu'il vous conseille au mieux sur l'optimisation de votre fiscalité relative à votre ou vos contrats d'assurance-vie d'ici le 31 décembre 2017. En effet, dans certaines situations, une action s'impose en fonction de vos projets que nous pourrions ignorer à cet instant.
Au sujet de la Catalogne (où je me trouvais encore ces derniers jours pour l'activité que notre groupe exerce là-bas (https://www.terrains-catalogne.com/index.php/fr/ ), il est clair que le week-end dernier ainsi que le lundi 30 ont été riches en émotion et rebondissements. Un ministre catalan des entreprises qui démissionne le vendredi ( sans doute devant le départ de 1700 entreprises locales …), une république catalane proclamée puis annulée par Madrid, une tutelle Madrilène active dès le lundi 30 et enfin un leader, M Carles Puigdemont, et cinq de ses ministres en exil ou en négociation à Bruxelles (et non pas à Théza…). Voici un scénario pouvant inspirer plus d'un cinéaste !
Si M Carles Puigdemont rentre chez lui après ses « négociations », un juge d'instruction l’attend demain pour lui parler d'une peine de 15 à 30 ans de prison. Que croyez-vous qu'il fasse ?... Quoi qu'il en soit, le 21 décembre prochain marquera l'épilogue d'un événement bien attristant pour un pays et une région magnifiques.
Il ne nous reste plus qu'à espérer que le mois de novembre conforte la visibilité actuelle tant sur les marchés financiers que sur l’horizon politique et que la main américaine ne nous déçoive pas.
Avant de conclure, nous vous rappelons que le mois de novembre est propice à la défiscalisation de votre revenu pour 2017. N'hésitez pas à contacter votre conseiller financier sur ce sujet (s'il ne l'a pas déjà fait).
Nous vous souhaitons une bonne lecture.
Jean-Michel COY
Fini de rédiger le 1er novembre en fin d'après-midi.
Sommaire
1- CE N'EST PAS LE MOMENT DE SORTIR DU MARCHÉ
2- L'ÉCONOMIE & LES MARCHÉS - NOVEMBRE 2017
3- LA MÉTÉOCONOMIE DE NOVEMBRE 2017
4- PRÉVISIONS MÉTÉOCONOMIQUES ET FINANCIÈRES 2017
1- Ce n'est pas le moment de sortir du marché
Rédigé le 02/10/2017
Ce n'est pas le moment de sortir du marché
Eric Bleines, directeur des gestions actions chez SwissLife Banque Privée, revient sur sa stratégie d'investissement à l'heure où le CAC 40 franchit les 5500 points. Il nous donne son avis sur BNP Paribas, Crédit Agricole, Axa, L'Oréal, Hermès et Showroomprivé.
Conjoncture économique : tout va bien, du moins en apparence.
On se croirait presque dans un rêve : depuis quelques jours, toutes les publications statistiques occidentales sont au beau fixe. A commencer par celles de l’Allemagne et de la zone euro. Ainsi, après un petit à-coup en septembre, l’indice IFO du climat des affaires est reparti en forte hausse en octobre. En augmentant de 1,4 point sur ce dernier mois, il atteint même un nouveau sommet historique de 116,7, dépassant de 0,7 point le précédent pic de juillet 2017.
Nouveau sommet historique pour l’indice IFO du climat des affaires en Allemagne. Sources : Destatis, IFO, ACDEFI
La corrélation graphique de cet indicateur avancé avec la croissance laisse imaginer que cette dernière pourrait prochainement atteindre les 5 %. Reste à savoir si, comme cela ne s’est pas observé depuis un an, le glissement annuel va enfin suivre la flambée de l’indice IFO...
Car, avec un niveau de 2,1 %, la croissance allemande est pour le moment loin du compte. Ce décalage est également visible sur le front de l’indice des perspectives d’activité de la même enquête IFO. En effet, sur le seul mois d’octobre, ce dernier a gagné 1,6 point. Avec un niveau de 109,1, il se situe sur un plafond depuis février 2011 et à seulement 1,7 point du sommet historique de décembre 2010. Rappelons qu’à l’époque la croissance allemande oscillait entre 4,5 % et 5,6 %. Les niveaux récents atteints par l’indice IFO des perspectives d’activité aurait donc dû permettre à la croissance allemande d’atteindre au moins les 4 %. Mais là aussi, depuis le début 2016, un décalage inédit s’observe entre ces deux grandeurs. Les chefs d’entreprise allemands se veulent également très optimistes sur les perspectives d’activité, mais...
Sources : Destatis, IFO, ACDEFI
Et ce n’est pas tout, puisque, comme le montre le graphique ci-dessous, une décorrélation identique existe avec les indices Markit PMI des directeurs d’achat.
Les directeurs d’achat allemands sont également euphoriques, mais la croissance ne suit pas non plus. Sources : Destatis, Markit, ACDEFI
Autrement dit, oui les enquêtes de conjoncture paraissent bonnes, mais leur valeur prédictive de la
croissance semble s’être fortement émoussée depuis le début 2017. Et lorsque la corrélation entre indicateurs avancés et croissance est meilleure, comme par exemple dans le cas de la zone euro, les premiers ne sont pas flamboyants.
Zone euro : l’industrie flambe, mais les services flanchent légèrement. Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI
Ainsi, en octobre, les indices Markit des directeurs d’achat de la zone euro ont été mi-figue mi-raisin : + 0,5 point dans l’industrie à 58,6 un plus haut depuis février 2011, mais dans les services - 0,9 point, à 54,9. Une croissance stabilisée entre 2 % et 2,3 %.
Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI
Conséquence logique, l’indice PMI « composite » a perdu 0,8 point, à 55,9, ce qui semble indiquer que la croissance eurolandaise devrait bien se stabiliser entre 2 % et 2,3 % jusqu’à la fin de l’année. Même analyse du côté français, mais encore un peu plus bas sur l’échelle de la croissance. Ainsi, même si les indices Markit des directeurs d’achat se sont bien comportés en octobre, tant dans l’industrie que dans les services, ils indiquent que la croissance française aura bien du mal à dépasser significativement et durablement les 1,5 %. La croissance française ne pourra pas dépasser significativement et durablement les 1,5 %.
Sources : INSEE, Markit, ACDEFI
Une prévision également corroboré par la dernière enquête INSEE auprès des chefs d’entreprise, dont l’indice du climat des affaires a perdu 1 point en octobre.
Le climat des affaires reste fragile selon l’INSEE.
Certes, le chômage français a enfin repris le chemin de la baisse : - 1,8 % sur le seul mois de septembre, soit 64 800 chômeurs de moins, un record historique en nombre de personnes et depuis janvier 2001 en pourcentage.
Le chômage français baisse enfin, mais reste beaucoup trop élevé. Sources : Dares, ACDEFI
Pour autant, dans la mesure où le nombre de sans-emploi a augmenté de 1,6 % en juillet-août, il n’y a pas de quoi s’extasier. Et ce, d’autant qu’avec un niveau de 3 475 600, le nombre de chômeurs de catégorie A en Métropole est toujours en hausse de 11 200 personnes depuis février dernier et de 2 955 400 depuis février 2008. Que dire alors du nombre de chômeurs toutes catégories dans la France entière ?! Il a certes baissé de 69 500 personnes en septembre, mais affiche encore une progression de 67 500 sur un an et un niveau toujours dramatique de 6 635 500 personnes.
La confiance des ménages continue de baisser. Sources : INSEE, ACDEFI
Confirmant ce malaise, l’indice INSEE de confiance des ménages a encore baissé en octobre, passant légèrement sous sa moyenne de long terme à 99,9, contre 108 en juin dernier. Pour retrouver une baisse aussi forte en si peu de temps, il faut remonter à 2007. Quelle coïncidence ! De plus, l’indice INSEE de l’opportunité de faire des achats importants a fortement baissé en octobre, atteignant un plus bas depuis mai 2017, indiquant par là même que la consommation des ménages français va rester molle pendant encore de nombreux trimestres. Au total, nous sommes donc confortés dans notre prévision d’une croissance française de 1,5 % en 2017, soit 0,6 point de moins qu’en Allemagne et dans la zone euro, et un niveau identique à celui du Royaume-Uni. Car, comme nous l’annoncions il y a plus d’un an et bien loin des funestes prévisions consensuelles de son effondrement, la croissance britannique a continué de résister en 2017.
L’économie britannique n’a pas dit son dernier mot. Sources : ONS, ACDEFI
Au troisième trimestre, elle a même légèrement augmenté, atteignant 0,4 % contre 0,3 % au cours du trimestre précédent, permettant au glissement annuel du PIB britannique de se stabiliser à 1,5 %. Cette résilience, qui est certes très loin de l’euphorie, s’explique notamment par le soutien de la livre sterling, la poursuite de la « planche à billets » de la Banque d’Angleterre et bien sûr le maintien du plein-emploi, avec un taux de chômage de 4,3 %, très loin au-dessous de son homologue français, qui culminait encore à 9,8 % en août selon Eurostat.
En conclusion, que ce soit en Allemagne, dans la zone euro au Royaume-Uni et surtout en France, tout semble allait pour le mieux en apparence, mais la prudence doit rester de mise.
Marc Touati
3- LA MÉTÉOCONOMIE DE NOVEMBRE 2017
Rédigé le 27/10/2017
Le soleil revient, mais la pluie n’a pas dit son dernier mot...
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Marc Touati - ACDEFI
4- LES PRÉVISIONS MÉTÉOCONOMIQUES ET FINANCIÈRES 2017