Voici la version de printemps de notre météoconomnie.
Tout va bien ! Oui, tout va plutôt bien (sentez-vous ce sentiment de réprobation naître en vous ?...) Je vous rassure, je n’ai rien fumé d’euphorisant en écrivant ces lignes ; mais je souhaite changer un peu votre quotidien de l’information, tant les médias n’ont de cesse de nous abreuver de mauvaises nouvelles et de coups bas. J’ai donc eu envie de reprendre ma plume électronique pour écrire à nouveau un billet d’humeur (vous pourrez retrouver les anciens sur notre site), intégré à ce numéro et que j’ai intitulé : «En avril ne te découvre pas d’un feel …… »
Avril sera un mois particulier et nous devrons nous rappeler dans l’isoloir ce proverbe : « quand le doigt montre la lune, l’imbécile regarde le doigt et le sage regarde la lune…. »
L’exercice ne sera pas facile pour tout le monde, alors en attendant, les bonnes nouvelles sont bonnes à prendre, quoi que ……
Nous vous souhaitons une bonne lecture.
Jean-Michel COY
Edito fini de rédiger le 03/04/2017 à 18 H
Sommaire
1- EN AVRIL, NE TE DÉCOUVRE PAS D'UN FEEL
2- L'ÉCONOMIE & LES MARCHÉS - AVRIL 2017
3- LA MÉTÉOCONOMIE D'AVRIL 2017
4- PRÉVISIONS MÉTÉOCONOMIQUES ET FINANCIÈRES 2017
1- EN AVRIL, NE TE DÉCOUVRE PAS D'Un " FEEL "...
Rédigé le 03/04/2017 au matin
En avril, ne te découvre pas d'un « feel »………
Le verbe anglais «to feel» est riche de nombreuses significations. Les plus connues sont «sentir» ou «ressentir» mais d'autres existent : toucher, éprouver, croire, palper, avancer à tâtons, tâter, manier, reconnaître au toucher, être, avoir l'impression de, avoir envie…
Bien entendu, ces différentes significations tiennent au contexte et à la phrase qui va employer le verbe «to feel».
Ce qui est intéressant dans ces verbes, c’est la réunion d'une notion subjective telle que : «sentir», «ressentir» «éprouver» ou «avoir l'impression» et d’une notion objective telle que : «toucher», «palper», «tâter», «manier», «reconnaître au toucher», «être»…
C'est pourquoi en ce mois d’avril, souvent synonyme d'optimisme et de renaissance grâce au printemps, je vous propose quelques sujets de réflexion pour vous aider à mieux sentir ou ressentir certaines réalités, tant notre discernement et notre intuition risquent d'être mis à rude épreuve en avril.
Notre campagne électorale quelque peu nauséabonde, nous prive de réflexion sur des sujets déterminants pour l'avenir de la France. Mais il est vrai que les médias préfèrent nous abreuver de mauvaises nouvelles et de coups bas. Cela sans doute parce qu'ils souhaitent nous faire «ressentir» ce qui leur semble souhaitable…
Le scientifique Joël de Rosnay a publié un article en novembre 2014 qui expliquait pourquoi notre cerveau retient d’avantage les mauvaises nouvelles en allant jusqu'à évoquer notre fascination pour les catastrophes et autres mauvaises nouvelles. Il cite également Luc Ferry, qui parle d'un «audimat de l'indignation» (Le Figaro 30 janvier 2013) : « Les démocraties (...) favorisent quatre sentiments puissants qui irradient dans tout le peuple : la colère, la jalousie, la peur, et finalement (...) l'indignation. Parce que ces passions sont les plus faciles et les plus universelles, parce qu'elles animent la «France d'en bas» comme celle «d'en haut», elles sont le premier et principal carburant de l'audimat». Il continue son article en développant les trois points ci-dessous :
« La peur est un mécanisme utile à la survie de l'espèce
Selon les mécanismes biologiques de la sélection darwinienne, on sait que les êtres vivants (humains, animaux) qui se souviendront des mauvaises expériences et de la manière d'échapper à toutes sortes de périls (catastrophes naturelles, prédateurs en tous genres, accidents de la vie et de la route...) auront de meilleures chances d'échapper à la mort. Ils pourront procréer, assurer le développement de leur famille et donc contribuer à assurer la survie de l'espèce.
Les faits positifs n'ont pas la même utilité
Il n'est donc pas étonnant que les faits positifs, même lorsqu'ils reçoivent un écho dans le public, soient si vite oubliés : ils n'ont pas la même utilité pour la survie de l'espèce. S'ils suscitent des moments d'émotion parfois intenses, des souvenirs fédérateurs, ils ne causent pas de traumatismes dans la mémoire collective comme le ferait une grande frayeur. Le récit d'un drame s'abattant sur notre semblable à l'autre bout du monde nous touche parce qu'il est un autre nous-même, parce que sa mort nous atteint alors de plein fouet. Nous sommes en empathie avec les autres et c'est évidemment un atout, grâce aux « neurones miroirs » ou « neurones empathiques », ces neurones du cerveau impliqués dans l'apprentissage par imitation et les processus affectifs.
Un cerveau programmé pour la survie plus que pour le bonheur
Paradoxalement et contrairement aux idées reçues, les nombreuses expériences réalisées par des laboratoires de psychosociologie à travers le monde tendent à démontrer que c'est le public qui «programme» les médias et les poussent à diffuser des mauvaises nouvelles et non l'inverse. D'après les scientifiques qui ont réalisé ces études, notre cerveau programmé pour la survie (plus que pour le bonheur) contiendrait un «biais négatif» (negative brain bias) destiné à renforcer le système de mémorisation par le stress et l'émotion que nous ressentons en réaction aux mauvaises nouvelles et la production d'hormones (adrénaline, cortisol, épinéphrine...) qui en découle. »
Pour aller contre cette théorie je vais essayer de vous faire « toucher du doigt » quelques bonnes nouvelles…
Dans la zone euro, l'indice des d'achats a été excellent en mars y compris pour la France comme vous le découvrirez ci-dessous. Vous lirez également, la bonne santé de l'économie américaine qui a poussé la Réserve Fédérale américaine à augmenter son taux objectif des fédéral fund de 25 points de base le 15 mars dernier. Si on peut s'interroger sur le niveau élevé du marché américain, cela fait des années qu'on nous explique la même chose, mais cela n'a pas empêché l'indice vedette, le Dow Jones, d’être multiplié par 2,5 fois sur ces huit dernières années…
Quant à notre marché français représenté par le CAC 40, il est à 2,5 % de son point post crise le plus haut : 5254 points le 15 avril 2015…
Du côté de l'immobilier, tout va bien, puisque les ventes « PINEL » continuent à battre des records en cette dernière année de ce dispositif avantageux (environ 30 000 euros de cadeau fiscal par investissement). L'année 2016 aura été marquée par une collecte record des sociétés civiles de placement immobilier (S.C.P.I.) dont le montant s'élève à 5.56 milliards d’euros, tandis que les organismes de placement collectif immobilier (OPCI) ont enregistré une collecte de 4.08 milliards d’euros. Ces chiffres représentent respectivement une croissance de 30 % et 66,4 % par rapport à 2015…
Je vous laisse maintenant avec ces bonnes nouvelles et je ne peux que vous inciter à vous interroger sérieusement sur « l'impression » qu'elles vous font ou le « sentiment » et l’effet que vous « éprouvez ». How do you feel now ?...
Pour vous aider, je vous indique qu'en 2014 un quotidien russe, le City reporter, a décidé de ne publier que des bonnes nouvelles durant une journée dans son édition internet.
Résultat, une édition cent pour cent rose et sucrée, bourrée d’optimisme. Les lecteurs ont donc pu découvrir des articles tel que : « Aucune perturbation sur les routes aujourd’hui malgré les chutes de neige » ou encore : « La construction du passage sous-terrain sera bien achevée pour la fête de la Victoire ». Un patchwork qui a littéralement fait fuir les lecteurs : deux tiers d’entre eux ont décidé de bouder cette édition spéciale. « Nous avons cherché tout ce qui était positif dans les infos du jour, mais apparemment personne n’en veut. Le problème est là ! » explique dans un poste Viktoriya Nekrasova, rédactrice en chef.
Une expérience qui s'est donc avérée désastreuse en termes de ventes, le cerveau humain étant plus réceptif aux mauvaises nouvelles comme nous l’avons vu plus haut.
« Good News is no News » disait Marshall MacLuhan, sociologue des médias. Une leçon que le City Reporter s’est empressé de retenir. Dès le lendemain le journal ouvrait sur un accident de voitures et des explosions de canalisations.
Jean- Michel COY
Fini de rédiger le 3 avril au matin
2- L'ÉCONOMIE ET LES MARCHÉS - AVRIL 2017
Rédigé le 28/03/2017
Zone euro : les directeurs d’achat sont euphoriques.
C’est assez incroyable : en dépit des risques qui pèsent sur la stabilité politique de la zone euro, mais aussi des dangers qui menacent la croissance mondiale, sans oublier la légère remontée de l’euro/dollar, les directeurs d’achat de l’UEM se montrent euphoriques en mars.
Ainsi, dans l’industrie, l’indice Markit PMI a progressé de 0,8 point en mars, atteignant 56,2, un plus haut depuis avril 2011. Encore mieux dans les services : + 1 point en mars, soit un niveau de 56,5, également un sommet depuis avril 2011.
Les indices PMI dans la zone euro continuent de progresser fortement.
Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI
Comme le montre le graphique ci-dessus, ces progressions indiquent que la croissance eurolandaise pourrait rapidement retrouver, voire dépasser la barre des 2 %.
Bientôt plus de 2 % de croissance dans la zone euro ?
Sources : Eurostat, Markit, ACDEFI
Une anticipation qui semble d’ailleurs confortée par l’évolution de l’indice Markit « composite », qui a atteint un niveau de 56,7 en mars, là aussi un plus haut depuis avril 2011. Cette euphorie s’observe également en Allemagne et en France. Une fois n’est pas coutume, cette dernière s’est même illustrée positivement dans le secteur des services.
Indices PMI dans les services : la France devant tout le monde !
Sources : Markit, ACDEFI
Ainsi, dans ce secteur, son indice Markit PMI a flambé de 2,1 points sur le seul mois de mars. Avec un niveau de 58,5, il surclasse ses homologues de la zone euro et d’Allemagne (respectivement 56,5 et 55,6). De plus, il atteint un sommet depuis mai 2011.
A croire que les directeurs d’achat dans les services ne sont absolument pas affectés par le climat délétère de la campagne présidentielle catastrophique qui s’est installé dans l’Hexagone. En revanche, dans l’industrie, la France retrouve une situation « normale ». Certes, son indice PMI dans ce secteur a augmenté de 1,2 point en mars. Néanmoins, il reste loin derrière ses homologues eurolandais, et en particulier en Allemagne. L’indice PMI « industrie » de cette dernière a effectivement progressé de 1,5 points en mars, pour atteindre un niveau de 58,3, un plafond depuis avril 2011. L’industrie allemande reste ainsi en pointe de la zone euro, qui est également soutenue par les industries néerlandaises, irlandaises et espagnoles, mais plutôt freinée par celle de la France
Les indices PMI flambent dans l’industrie, sauf en France.
Sources : Markit, ACDEFI
D’ailleurs, relativisant largement les enquêtes Markit, celles de l’INSEE ont refroidi les espoirs d’un fort rebond de la croissance française. En effet, l’indice INSEE du climat des affaires a reculé d’un point dans l’ensemble des secteurs et de trois points dans l’industrie. Ces indices atteignent désormais un niveau de 104, qui est certes appréciable, mais indique que la croissance française ne pourra gère dépasser significativement les 1,0 % cette année.
Le climat des affaires régresse légèrement en mars dans l’Hexagone.
Sources : INSEE, ACDEFI
Et ce, d’autant que l’instabilité politique à venir en France et dans la zone euro risque de réserver des lendemains difficiles.
Voilà pourquoi, même si les dernières enquêtes Markit des directeurs d’achat sont euphoriques, il nous paraît opportun de rester prudents et de maintenir nos prévisions de croissance pour 2017, en l’occurrence 1,4 % pour la zone euro, 1,6 % pour l’Allemagne et 1,0 % pour la France.
Marc Touati
3- LA MÉTÉOCONOMIE D'AVRIL 2017
Rédigé le 28/03/2017
La pluie a presque disparu.
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Marc Touati - ACDEFI
4- LES PRÉVISIONS MÉTÉOCONOMIQUES ET FINANCIÈRES 2017